Reconversion chez les ingénieurs… Hanneke était ingénieur dans une entreprise en charge du transport d’électricité et a osé franchir le cap de se reconvertir pour devenir ébéniste après avoir suivi une formation dédiée à des adultes en reconversion. Elle a ainsi créé son activité autour de sa passion pour le bois tout en nourrissant ses valeurs écologiques, dans une logique de circuits courts et d’artisanat durable. Elle nous en dit plus sur sa reconversion… C’est un ensemble de raisons à vrai dire qui, petit à petit, m’a décidée. • L’envie d’un travail avec mes mains, qui sollicite tous les sens et qui est dans le concret en remplacement d’un travail quotidien derrière l’ordinateur, • L’envie d’un métier où je puisse plus exprimer ma créativité et mon sens artistique, • Et surtout l’envie d’être acteur direct des changements pour un monde plus durable en montant ma propre entreprise responsable et dont les valeurs et le cœur de métier me correspondent. • Des raisons personnelles aussi avec l’envie d’un mode de vie plus serein qu’à Paris, moins speed, moins de transport, et surtout plus proche de la nature et d’une vie en extérieur. Le fait d’être à son compte procure une certaine forme de liberté en termes de rythme, de choix, de décision et de motivation, malgré la perte de stabilité et de sécurité d’un emploi salarié. Petite déjà, j’avais une attirance pour les travaux manuels et la décoration intérieure sans avoir beaucoup eu la possibilité de l’exprimer. Le bois a toujours été une matière qui m’a attirée. Naturellement beau et riche en diversité, il me donne envie de le toucher et de comprendre comment le façonner. Je tenais à avoir ce savoir-faire qui me servira toute ma vie, en perso et loisir aussi même si un jour j’arrête en tant qu’activité professionnelle. Le bois m’inspire beaucoup de réalisation et me permet de me reconnecter à la nature tout en travaillant. C’est aussi une matière par essence durable, qui reste une matière vivante et qui peut être retravaillée quasi-infiniment pour de nombreuses vies variées, un sujet parfait pour l’économie circulaire ! Car c’est aussi pour cela que j’ai choisi ce domaine, c’est que je crois en l’artisanat comme mode de production et de consommation plus locale et sobre, que des améliorations et des attentions sont possibles pour rendre l’artisanat encore plus durable et que le bois est pour moi une matière idéale pour cela, avec une capacité de réemploi très forte. L’ébénisterie me permet ainsi d’allier ma passion pour le bois et mes valeurs écologiques dans la continuité de mon parcours qui m’a apporté des compétences complémentaires et l’inspiration pour ce défi. Je crée des meubles dans une démarche d’artisanat durable prônant le réemploi et l’upcycling/surcyclage du bois avec d’autres engagements environnementaux. Je fabrique ainsi soit des meubles sur-mesure selon les dimensions, les besoins et les envies des clients, aussi bien pour des particuliers qui souhaitent des agencements ou des meubles du quotidien, que pour des professionnels qui nécessitent des meubles adaptés à leur métier. J’écoute les besoins et j’intègre si possible du réemploi en fonction du stock et de la faisabilité. Soit je réalise du mobilier « circulaire » à base de bois réemployé selon ma créativité et l’inspiration que me procurent les matériaux à disposition : de nouveaux meubles fabriqués de zéro à partir de matériaux bois que je détourne de leur premier usage, ou alors je répare, change de fonction et modernise d’ancien mobilier, notamment grâce à des décors ou des incrustations en bois réemployé. C’est donc une seconde vie à des matériaux ou du mobilier que j’offre pour prolonger leur durée de vie plutôt que d’être jetés. On peut faire du beau et du moderne avec de l’occasion et de l’ancien tout en réduisant l’impact sur l’environnement ! Ayant démissionné de mon travail d’ingénieur pour rapprochement de conjoint, j’ai la chance de bénéficier d’allocations chômage avec un statut de créateur d’entreprise vis-à-vis de Pôle Emploi. Cela est une aide précieuse et une sécurité pour me permettre de lancer l’atelier sur cette période d’allocations. Pour ce qui est de la formation, j’ai pu financer une petite partie grâce à mes droits à la formation accumulés lors de mes expériences précédentes, le reste sur mes économies. Le fait de repartir de zéro en termes de compétences techniques ! Sortir de sa zone de confort, là j’y étais pleinement ! Et elle ne se retrouve pas facilement avec un an de formation et un métier dans lequel on apprend tous les jours même en fin de carrière ! Il y aussi le fait que je voulais me spécialiser sur le réemploi de bois, ce n’est pas traditionnel et la filière du réemploi est novatrice. Elle se met en place et se structure petit à petit actuellement en France, en termes de sensibilisation de l’ensemble des acteurs, pro et particuliers, et d’identification, démantèlement, collecte, mise à disposition et reconditionnement des matériaux. C’est un modèle en cours de développement et de nouvelles offres de mobilier à proposer. Mais j’avance à mon rythme, je cherche les solutions à chaque étape, ce qui a commencé bien-sûr par une formation pour assurer une bonne base, j’apprends de chaque projet, je communique sur ce que je fais et je fais mon réseau dans la filière réemploi progressivement. Se posent encore beaucoup de questions, sur un atelier plus grand, partagé avec d’autres autour de l’artisanat durable, sur le développement de l’activité ou le partage de l’activité avec un autre emploi pour diversifier environnement de travail et revenus… tout n’est pas tracé, loin de là, cela dépend de ses propres choix et des opportunités, c’est parfois inconfortable mais c’est aussi ce qui rend l’aventure stimulante. En tout cas, je ne me suis jamais dit que je risquais l’échec ou que je ne retrouverai jamais de travail si j’arrêtais d’en faire mon activité professionnelle. Dans ce cas, j’aurais appris des choses qui me serviront toujours, j’aurais pris plaisir à vivre ce challenge, j’aurais une autre vision de ce que j’aurais envie de faire, de nouvelles compétences à valoriser et surtout je n’aurais pas de regret parce que j’aurais essayé. Il faut tester pour trouver son bon équilibre. C’est un rapport au travail et son environnement qui est différent. • Avant, même si je travaillais sur des sujets qui m’intéressent toujours, dans une entreprise que j’appréciais, c’étaient des journées rythmées par des réunions, un travail conditionné par des décisions qui ne dépendent pas toujours de moi, et une reconnaissance plus difficile à avoir dans une grande entreprise. Y travailler, c’était plus un sentiment de devoir pour autrui sans que les motivations proviennent profondément de moi. • Maintenant, le temps file toujours mais parce que je suis pleinement concentrée dans chaque étape de conception et fabrication. J’ai souvent envie de finir une étape avant de couper pour aller déjeuner ou avant de finir le soir car on perd toujours un peu plus de temps à reprendre après dans les activités manuelles, et il faut anticiper et paralléliser les activités pour éviter des temps morts de séchage par exemple. La gestion du temps est donc différente : elle s’adapte à l’activité et non à des horaires fixes et à une routine ; il y a aussi plus de flexibilité vis-à-vis de la vie perso. En termes de motivation et de reconnaissance, tout ce que je fais, c’est pour moi directement, pour développer mon activité, pour mon avenir et pour mon mode de vie avec des résultats concrets. J’ai moins l’impression de travailler, il y a plus de plaisir. Et c’est un métier diversifié, avec une bonne partie à l’atelier pour la fabrication mais aussi des phases sur ordi pour la conception et les activités transverses à l’entreprise telles que la communication, les devis et l’administratif. Ça fait du bien d’alterner les deux. Je leur dirais de suivre leur instinct et leur cœur ! Il faut… • Creuser en amont ses envies : faire la balance de ce qui va, ce qui ne va pas actuellement, • Identifier et se renseigner sur le métier qui pourrait plaire en rencontrant des professionnels concernés qui transmettront une vision réelle de leur métier, • Chercher les solutions pour se faire accompagner à la réflexion ou pour les aides financières adaptées à chacun pour gérer la transition, car même si l’administratif c’est dur, bien des dispositifs facilitant existent, • Peser le pour et le contre, évaluer les risques et les filets à mettre en place pour franchir le pas plus sereinement et avancer progressivement, • Bien s’entourer bien-sûr. Quand l’envie est là, il y a toujours des solutions. Il faut savoir les trouver et les saisir. Il ne faut pas avoir peur de contacter et d’échanger avec d’autres personnes, du même métier ou à la même étape de réflexion, de partager sur ses projets car finalement on n’est pas seul à être passé par là ou à partager les mêmes valeurs et envies. L’entraide existe. Les solutions et les opportunités sont souvent chez ou avec les autres. Il faut oser pour ne pas avoir de regret et il ne faut pas voir l’échec quoi qu’il arrive mais plutôt l’enrichissement acquis et la fierté d’avoir osé. Scaraboom provient de : • Scarabée : un insecte qui recycle les matières organiques pour s’alimenter ou se reproduire et qui subit des métamorphoses pour devenir adulte. C’est un symbole de résurrection et d’immortalité dans la mythologie égyptienne. Je trouve que c’est un animal qui reflète parfaitement bien mes valeurs portées autour du réemploi de bois, du recyclage et de l’économie circulaire. Le bois peut avoir de nombreuses vies ! • Boom : prononcé avec un o long, cela signifie arbre en néerlandais, la moitié de mes origines. En français, cela évoque aussi un développement à la hausse, ici celui du réemploi, je l’espère ! On souhaite une très belle réussite à Hanneke! ✨ Je suis Caroline Potelle. J’accompagne les ingénieurs/cadres à 1/ trouver LE job qui leur corresponde vraiment et leur permette de retrouver l’envie de se lever le matin et 2/ à construire de solides bases pour leur projet entrepreneurial afin d’attirer leurs clients avec confiance. Mon mantra : « Quand il y a de la détermination, il y a toujours un chemin. » Et si vous voulez aller plus loin…
Ainsi est né Scaraboom!Hanneke, qu’est-ce qui fait que tu as voulu quitter l’ingénierie ?
Qu’est-ce qui t’a orientée vers l’ébénisterie ?
Qu’est-ce que tu fais concrètement dans ton nouveau métier ?
Financièrement, comment as-tu géré ce grand saut ?
Quelles sont les peurs que tu as dû dépasser pour oser te lancer?
« Je n’aurai pas de regret parce que j’aurai essayé. »
Que dirais-tu de ton avant/après reconversion professionnelle ?
« Avant (…), c’était plus un sentiment de devoir. Maintenant (…), j’ai moins l’impression de travailler, il y a plus de plaisir. »
Qu’est-ce que tu aurais envie de dire à des ingénieurs/cadres qui auraient envie de réinventer leur travail mais n’osent pas franchir le cap ?
« Quand l’envie est là, il y a toujours des solutions. »
Ton atelier s’appelle Scaraboom : pourquoi ce nom ? Et pour ceux qui veulent en savoir plus sur ton activité et voir tes créations, où peuvent-ils te trouver ?
Pour suivre mon activité ou me contacter, c’est possible via les pages @Scaraboom sur Facebook ou sur Instagram. C’est avec plaisir que j’échangerai avec chacun !
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